Je me retrouvais embarqué dans cette nouvelle aventure, sans trop savoir, sans trop comprendre, mais avec un étonnement grandissant. Il était donc possible à l’aube de la soixantaine de retomber amoureux, de ressentir son corps tressaillir au manque de l’autre, d’afficher un sourire béat au point de rendre jaloux ses amis.

Parfois je m’interrogeais. Suis je réellement en train de vivre cela ? Et si j’avais tout inventé, et si l’autre n’était que le fruit de mon imagination ? Notre cerveau a ce pouvoir incroyable de nous fabriquer des mondes, de nous faire apparaitre des personnes, je l’avais découvert au fil des récits de psychiatres décrivant les hallucinations de certains de leurs patients.

Peut-être étais je passé de l’autre côté, celui des fous, celui où la réalité se perd dans les dérèglements de notre machine interne. Je trouvais ma situation tellement extraordinaire qu’elle me paraissait impossible. Amoureux à presque soixante ans, amoureux comme un adolescent.